(La femme adultère de Giorgio Abkhasi)
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Désobéir dans l’obéissance
(notes d’ Émilio Pisani)
L’évangéliste Jean rapporte que : « … Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : “ Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? ” Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. » (Jn 8,1-6)
Un beau piège pour Jésus ! S'il n'avait pas consenti à la lapidation, il aurait montré qu'il méconnaissait, en tant que maître, un principe de la loi d'Israël. S'il avait permis que la femme soit lapidée, il se serait nié lui-même comme miséricordieux. Avec justice, Jésus réaffirme la loi et sauve la femme de la condamnation : “ Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre ”.
Ce sens de la justice doit avoir guidé le Père Berti quand le Saint-Office, autorité ecclésiastique suprême après le Pape, lui ordonna, à lui, prêtre et membre d'un Ordre religieux, de remettre l'intégralité du manuscrit original de l'œuvre encore inédite de Maria Valtorta, ainsi que les copies dactylographiées qu'il devait retirer de la circulation.
Le père Berti obéit par devoir et désobéit par justice. Il n'a pas refusé de se rendre à la convocation, au Palais du Saint-Office, mais sans ses cahiers originaux, déclarant qu'il ne les possédait pas, et sous-entendant qu'il ne pouvait pas, en tous cas, avoir accès aux affaires d'autrui. (La nuit, en civil, il avait pris le train pour Viareggio et les avait ramenés à leur légitime propriétaire). Quant aux copies dactylographiées, il apporta celles qu'il avait pu glaner auprès de ceux qui les possédaient, en s'excusant de leur caractère incomplet.
L’Œuvre de Maria Valtorta a été ainsi sauvée de la destruction (comme la femme adultère de la lapidation) par une désobéissance éclairée par le sens juste de l'obéissance. (traduction de l'italien par François-Michel Debroise)