AU NUMÉRO 257
La maison Valtorta se trouve au numéro 257 de la longue et centrale Via Antonio Fratti à Viareggio, à peu de mètres du croisement avec Via Leonardo da Vinci.
La maison Valtorta se trouve au numéro 257 de la longue et centrale Via Antonio Fratti à Viareggio, à peu de mètres du croisement avec Via Leonardo da Vinci.
La maison est construite selon une architecture typique de Viareggio, avec un petit jardin dans la court postérieure et à deux étages : le premier avec le salon, sale à manger et cuisine ; et le second avec les chambres. Une belle rampe d’escalier unit les deux étages.
Les visites dans la chambre de Maria Valtorta sont autorisées.
Elles sont gérées par madame Anna Matteoni.
Il suffit de prendre un rendez-vous en appelant le numéro : +39 349 39 16 137.
L’ENTRÉE EST GRATUITE.
La famille Valtorta, qui avait acheté la maison de la Via Fratti, a déménagé de Florence en 1924. Bien qu’ils ne soient pas riches, mais encore aisés, ils ont aménagé la maison avec des meubles d’époque qu’ils avaient emportés lors de fréquents déménagements, ainsi qu’avec des objets qui étaient des souvenirs familiaux et des villes où ils avaient résidé. Ils ont peut-être installé des rideaux, qui n’ont pas été conservés, et refait un peu de tapisserie. La maison, sur deux étages, n’était pas grande, mais elle était confortable pour les besoins de l’époque.
Maria l’a trouvée à son goût, exactement comme elle l’avait souhaité, et elle y est restée attachée toute sa vie.
Quand Maria est tombée malade en 1934, le salon au rez-de-chaussée est devenu sa chambre à coucher. L’année suivante, un mois avant la mort de son père, Marta Diciotti est venue travailler à la maison à plein temps. Pour dormir, elle s’est installée dans la chambre de la malade, sur un petit lit sans dossier (elle était petite de taille) placé le long du mur droit. Derrière le même mur, dans la salle à manger adjacente, un lit a été installé pour la mère de Maria lorsque son âge et ses infirmités ont nécessité une assistance constante. Ainsi, la maison s’adaptait aux nouveaux besoins et certains articles devenaient superflus, comme le piano, qui a été vendu. Madame Iside est décédée en 1943, huit ans après la mort de son mari.
L’année suivante, en avril, Maria et Marta ont dû quitter la maison en raison de l’évacuation imposée par la guerre et ont déménagé avec une partie des meubles à Sant’Andrea di Còmpito. Elles sont rentrées en décembre et la maison est revenue à son état d’origine, n’ayant subi aucun dommage.
Les deux femmes, restées seules, pouvaient se passer de l’étage supérieur, composé de deux chambres à coucher et d’une petite chambre avec un balcon. En été, à la manière des habitants de Viareggio, elles louaient les chambres aux vacanciers, et le produit de quelques mois de location devenait la seule source de revenus pour toute l’année. Malgré les restrictions économiques, Maria et Marta vivaient dignement dans la maison qui était leur seule richesse.
Maria Valtorta a rendu l’âme dans sa chambre le matin du 12 octobre 1961.
Dans les années suivant la mort de Maria Valtorta, pour Marta Diciotti, héritière des droits d’auteur de l’écrivaine, commençait une période de relative aisance qui lui permettait peu à peu d’entreprendre des travaux dans la maison dont elle avait l’usufruit.
Elle fit installer le chauffage au gaz naturel en plaçant la chaudière dans la petite cuisine, rénovée sommairement, et en installant des radiateurs dans chaque pièce du rez-de-chaussée et de l’étage supérieur. Elle put ainsi éliminer l’antique poêle en fonte qui, dans le vide de l’escalier, réduisait le court passage entre la porte de la chambre de Maria et la porte de la salle à manger.
Elle voulut faire construire une petite salle de bains dans la cour arrière (que les habitants de Viareggio appellent « orto ») de la maison, de sorte que la porte de sortie dans le jardin (du vide de l’escalier) devint la porte d’entrée de la salle de bains. La maison, qui n’avait qu’une toilette accessible depuis le palier à mi-chemin entre les deux étages, acquit ainsi une double commodité, mais voyait réduite de moitié sa déjà minuscule cour.
Elle introduisit la télévision et s’équipa d’appareils électroménagers, plaçant dans la salle à manger le réfrigérateur qui ne trouvait pas de place dans la cuisine. Toujours dans la salle à manger, elle changea le lustre par un de son goût, et à l’étage supérieur, elle aménagea une chambre pour elle-même, avec un lit en fer peint et une armoire-penderie laquée.
Elle eut un grand respect pour la chambre de Maria, qu’elle maintint intacte, avec le lit toujours bien rangé et protégé par du cellophane. Au-dessus du lit, elle fit accrocher le portrait à l’huile réalisé en 1963 par Lorenzo Ferri en hommage à l’écrivaine mystique. Tout le reste dans la chambre resta tel qu’il était à la mort de Maria, avec l’ajout de quelques bibelots en signe de dévotion. Mais dans les autres pièces de la maison, Marta disposait librement de tableaux et d’objets offerts en cadeau ou qu’elle jugeait utiles ou agréables.
Marta Diciotti avait été avec Maria Valtorta pendant vingt-six ans et, après la mort de Maria, elle a vécu dans la même maison pendant encore trente-cinq ans. Hospitalisée le 19 octobre 1996 pour une fracture du fémur, elle n’est plus retournée chez elle que pour y faire une brève visite à deux reprises. Après sa convalescence à la Maison de soins Barbantini, à Bicchio, elle s’installa dans la résidence pour personnes âgées à l’étage supérieur de la même Maison de soins.
Dans la maison Valtorta, restée inoccupée, les dommages causés par l’humidité salée prenaient de plus en plus d’ampleur, surtout au rez-de-chaussée, bien que les soins quotidiens de Marta, avec l’aide du système de chauffage, aient en partie atténué le problème.
À plusieurs endroits, le plâtre se gonflait et tombait, les carreaux du sol devenaient de plus en plus usés. L’état délabré de la maison était porté à la connaissance de la Curie générale de l’Ordre des Servites de Marie, propriétaire du bien selon les dispositions testamentaires de Valtorta.
À la suite d’une inspection effectuée par l’Économe Général, le Conseil Général décida de vendre la maison et la proposa au Centro Editoriale Valtortiano, qui accepta. L’acte de vente fut signé à Rome le 26 février 1998. (En réfléchissant à la date de ce jour-là, après être sorti du bureau du notaire, Emilio Pisani découvrit que c’était le cinquantenaire du 26 février 1948, lorsque le pape Pie XII reçut en audience trois Pères Servites qui devaient lui parler de l’œuvre encore inédite de Maria Valtorta).
Marta Diciotti s’éteignit le 5 février 2001, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Par respect envers elle, qui avait conservé le droit d’usufruit, les travaux de rénovation et de restauration commencèrent après sa mort, à l’été 2001. La dégradation avait progressé à un tel point que le mur derrière le lit de Maria Valtorta, retiré comme tous les autres meubles, était couvert d’eau.
Marta n’aurait pas supporté de voir la maison complètement vidée, sans portes ni fenêtres, avec des murs écaillés et des planchers arrachés. Ainsi, le rez-de-chaussée se présentait après la première phase des travaux comme une maison en construction (ou en démolition). En effet, il avait fallu démanteler l’ensemble du revêtement de sol pour le reconstruire sur des plots l’isolant du sol sablonneux, typique de la ville de Viareggio et source d’humidité. Les murs auraient également été recrépis après un traitement déshumidifiant. Malheureusement, il n’était pas possible de réutiliser les anciens carreaux du rez-de-chaussée, qui furent donc remplacés par des carreaux neufs du même matériau et avec les mêmes dessins et couleurs. Cependant, ce problème ne se posait pas pour les pièces à l’étage supérieur, où les sols et les enduits, n’étant pas corrodés par l’humidité, n’avaient pas besoin d’être refaits, mais seulement nettoyés et repeints.
Le sol de la chambre de Maria Valtorta subissait le même sort que les autres pièces du rez-de-chaussée. Cependant, avec le matériau récupéré, il fut possible de construire une estrade sur laquelle placer le lit. L’estrade était une reconstitution partielle de l’ancien sol, où des carreaux clairs alternaient avec des carreaux foncés. Pour souligner son authenticité, le sol de la pièce fut refait entièrement avec de nouveaux carreaux clairs. Le lit était placé sur l’estrade avec la table de chevet et la petite table, sur lesquelles restaient les objets habituels. En dehors de l’estrade, en face du lit, l’armoire à glace dans laquelle Maria Valtorta avait conservé ses cahiers autographes retrouvait sa place.
Trois meubles, cependant, furent déplacés dans d’autres pièces. Dans l’entrée, avec le registre des signatures, se trouve maintenant le bureau qui était auparavant encastré entre le flanc de l’armoire et le mur de la porte-fenêtre. Dans une pièce à l’étage supérieur, c’est la coiffeuse à miroir qui était sur le mur du lit. Également à l’étage supérieur, après avoir été retapissé en canapé, le petit lit sur lequel Marta avait dormi à côté du lit de la malade Maria retrouvait sa place.
En revanche, deux vitrines murales (une dans la pièce, sur le mur du lit; l’autre à l’extérieur, en face de la porte de la pièce) exposaient des objets et des souvenirs liés à Valtorta.
Plus d’espace fut aménagé dans la chambre de Maria Valtorta afin que les visiteurs, principalement des lecteurs de ses œuvres et des mémoires de sa vie, puissent s’y déplacer en admirant l’essentiel à se remémorer et à méditer.
En sortant de la chambre, on retourne dans le vide de l’escalier qui mène à l’étage supérieur. Le mur du fond, sur lequel repose le palier reliant les deux rampes de l’escalier en marbre, avait en haut une fenêtre en forme de demi-lune avec des vitres jaunes dans un cadre rayonnant. Ce demi-cercle fut doublé pour devenir un cercle, qui, dans son encadrement et ses vitres colorées, répétait le dessin de la belle porte vitrée du rez-de-chaussée, celle qui, restaurée, sépare toujours l’entrée du vide de l’escalier. En plus de fournir plus de lumière, cette rosace confère à l’environnement une touche de sacralité. Il s’agissait d’une refonte arbitraire, qui n’aurait peut-être pas déplu à Maria Valtorta.
Tout aussi arbitraires, mais surtout pour des raisons de praticité, furent les interventions sur les installations : la cuisine et les salles de bains. Sans beaucoup de scrupules, car il s’agissait d’espaces déjà remaniés par Marta Diciotti au fil des années, et aussi parce que leur efficacité est importante pour ceux qui doivent prendre soin de la maison.
La petite cuisine, qui communique avec la salle à manger (où est revenu le lustre d’origine que Marta avait conservé en le cachant sur une armoire), se présente avec élégance et efficacité. Libérée de la chaudière encombrante (remplacée par une chaudière aux normes légales, installée à l’extérieur), elle accueille désormais, repeinte en vert, une crédence avec un rehaussement qui était dans le vide de l’escalier, où elle réduisait le passage pour sortir dans la petite cour (le soi-disant « orto »).
La sortie dans la cour, que Marta avait fait fermer en construisant la salle de bains, a été rouverte en démolissant une partie de la salle de bains, qui est devenue une toilette accessible depuis le sous-escalier. En compensation, il a été possible d’agrandir vers l’extérieur la toilette située au-dessus, celle du palier à mi-chemin de l’escalier, qui est devenue une salle de bains.
Dans les trois pièces de l’étage supérieur, le nettoyage des plafonds, qui sont en voûte, réservait une surprise. Une fois la chaux écaillée enlevée, des décorations et des figures typiques des maisons de Viareggio du début du XXe siècle apparurent. Personne, pas même Marta Diciotti, n’avait jamais fait allusion à leur existence.
La supposition la plus spontanée était que la sévère Madame Iside, avant de s’installer avec son mari et sa fille dans la maison nouvellement acquise, avait ordonné à un peintre de recouvrir ces frivolités. Cependant, on ne peut exclure que les nouveaux locataires les aient trouvées déjà recouvertes et ne se soient jamais rendu compte de l’existence de ces peintures lors des repeints successifs des pièces.
On était incertains sur la marche à suivre. Les recouvrir à nouveau, alors qu’à Viareggio les propriétaires de maisons d’époque mettaient en lumière l’authenticité des styles, semblait dommage. Les récupérer, avec une restauration minutieuse, entraînait une autre dépense imprévue. Faisant un effort, on optait pour la deuxième solution. Maintenant, les trois pièces de l’étage supérieur de la maison Valtorta ont des plafonds ornés de figures délicates, de paysages et de guirlandes, qui ont également inspiré le choix des couleurs pour les murs et le système d’éclairage.
Les travaux dans la maison Valtorta ont dû faire l’objet d’une correction. Après treize ans. Avec le temps, il était devenu évident que la plateforme dans la chambre de Maria Valtorta dénaturait l’ambiance et était souvent un obstacle pour les visiteurs. Par conséquent, après une longue réflexion, la décision fut prise de la retirer et de restaurer le sol d’origine.
Le nouveau travail a été réalisé entre la fin janvier et le début de février 2015. La chambre vidée, le nouveau sol clair démonté, et la chape reconstruite, le sol a été reconstitué comme à l’origine avec des carreaux clairs et foncés, en utilisant ceux retirés de la plateforme et d’autres identiques, également récupérés lors de la restauration précédente et conservés dans un entrepôt. Comme les carreaux disponibles n’étaient toujours pas suffisants pour couvrir toute la surface de la pièce, les parties manquantes du sol ont été pavées avec des carreaux foncés, pris parmi ceux récupérés du vieux sol de la pièce adjacente. Les murs repeints, une fois les travaux terminés, le lit et les autres meubles ont retrouvé leur place. Les visiteurs trouvent la chambre de Maria Valtorta sans la plateforme et avec le sol d’origine. Les parties sombres du sol, témoignant du travail de rénovation et de restauration, se trouvent dans les coins moins visibles.