JÉSUS DIT :
[…] Quand j’ai inspiré au Père de te demander ta petite autobiographie, je l’ai fait parce que je savais qu’il t’en serait venu un bien. Tu as expulsé, en l’écrivant, toute l’amertume, tout le poison, tout le ferment que la vie avait déposés en toi. Tu t’en es purifiée. Tu avais besoin de te redire à toi-même tout ce que tu avais souffert et de le dire à un coeur chrétien. C’est ce qui console le plus aussi longtemps qu’on est un être humain. Tu avais besoin de faire, pour ainsi dire, une comptabilité spirituelle pour voir combien tu avais donné à Dieu et reçu de lui, et combien tu avais donné aux humains et reçu d’eux. […]
Les Cahiers de 1945, 25 juin
#SUITE À LA DEMANDE DE SON DIRECTEUR SPIRITUEL, PÈRE MIGLIORINI
MARIA VALTORTA ÉCRIT SA BIOGRAPHIE
Avant même de s’engager dans la transcription des écrits inspirés, en 1943, Maria Valtorta écrivit l’Autobiographie. Elle l’a fait pour répondre au désir de son directeur spirituel, le père Migliorini, qui avait remarqué des qualités inhabituelles chez l’infirme.
… “Dans ce récit, je me suis présentée telle que je suis; on y trouve ma chair avec ses passions humaines, mon âme avec ses espérances spirituelles, mon esprit avec son amour d’adoration.” …
MARIA VALTORTA
FLEUR DE CARÊME
Ce fut déjà un acte d’obéissance fructueux. Sans ce récit autobiographique complet, le lecteur devrait se contenter aujourd’hui, pour connaître l’humanité et la spiritualité de Valtorta, des indices qui apparaissent de temps en temps dans les pages de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, où notre Maria aime se présenter simplement comme “l’instrument”, le “porte-plume” entre les mains de Dieu et comme l’humble “violette” cachée mais parfumée et adorante.
Doveva esserle caro riconoscersi in questo fiorellino che non svetta, ma che in compenso è tutto un profumo di gratitudine al sole che lo scalda e gli dà vita: una silenziosa e scambievole effusione d’amore.
MARIA VALTORTA CHOISIT CETTE SIMILITUDE AU DÉBUT DU RÉCIT DE SA VIE ; MAIS LE LECTEUR CONSERVERA POUR TRÈS PEU DE TEMPS CETTE IMAGE DE “VIOLETTE” PARFUMÉE, D’“INSTRUMENT” QUI SAIT SERVIR.
Mais, on se rend vite compte que Maria n’a pas eu le privilège de naître « fleur », d’être préservée des contacts pernicieux, et de se tourner d’emblée vers ce Soleil qui la réchauffe et la nourrit d’amour. En effet, Maria n’a pas grandi dans un milieu familial complètement serein ou absolument pieux. En définitive, nous avons à faire à la révélation d’une femme dotée d’une belle intelligence, d’une mémoire d’acier, d’une forte sensibilité, d’une vaste culture, d’une apparence agréable: admirables dons humains, mais qui ne rappellent certainement pas l’image de la « violette » qui ne sait qu’embaumer, ou de « l’instrument » qui ne peut servir que s’il est guidé par une main experte.
Maria Valtorta est née comme chacun d’entre nous, elle s’est confrontée aux dangers, a caressé les rêves et les idéaux, enduré souffrances et malentendus, lutté contre les passions. À un certain moment, elle découvre une chose merveilleuse: l’amour. En effet, dès son plus jeune âge, elle a senti l’existence de cette force, de ce feu, qui se présente immédiatement à elle comme inextricablement liée à la douleur. Mais si sa recherche confiante est entrecoupée de retards ou de pauses, sa découverte aboutit finalement et, dans un hymne de louanges et de gratitude joyeuse Maria Valtorta franchit le dernier pas. Par une adhésion vive et active à la douleur du Fils de Dieu qui s’est faite victime par amour, elle s’unit à l’Amour même qui est Dieu.
Un itinéraire spirituel qui tend vers Dieu pour le posséder complètement est toujours parsemé d’épreuves. Mais il apparaît encore plus troublé et douloureux quand — et c’est le cas de Valtorta — il ne se déroule pas sur la base d’une pureté sans préventions et d’une foi simple, mais naît d’un holocauste de sentiments, d’expériences, de privilèges vidés de toutes préoccupations humaines et rempli de l’absolu sublime mais terrible du Divin. Et quand Maria eut atteint ce but, elle ne revint plus, comme si elle n’appartenait plus à elle-même, mais restait entièrement fixée en Dieu.
Ceci dit en passant, nous pouvons maintenant revenir à l’image de la « violette » qui aime en embaumant. Et avec émerveillement nous découvrons que cette fleur, humble et cachée, mais nourrie d’amour et aimant elle-même, représente une « conquête », et non un « privilège ». Découverte merveilleuse, mais surtout consolante pour notre nature humaine qui peut — seulement si nous le voulons et si nous savons unir notre volonté avec celle de Dieu — s’affranchir de son lourd carcan qui nous cloue au sol et s’élever en un joyau brillant de valeur éternelle.
Combien de fois n’aurais-je voulu pouvoir mettre dans cette main percée le gros bonbon tout bosselé, ou un autre doré, ou bien le rouge ou le vert que mamie m’achetait en me conduisant à l’école et que j’aimais tant, parce qu’il était bon, et parce qu’il me témoignait l’amour de ma grand-mère ! … Plus tard, beaucoup plus tard, dans la main percée de Jésus, j’ai déposé l’offrande de ma vie, mais, à bien y réfléchir, je crois que cela m’aurait coûté davantage alors d’y mettre mon bonbon, qu’aujourd’hui de lui donner ma vie et ma souffrance…
MARIA VALTORTA
DONNÉES TECHNIQUES
Maria Valtorta écrivait presque tous les jours jusqu’en 1947, de manière intermittente les années suivantes jusqu’en 1951. Les cahiers sont devenus au nombre de 122 (en plus de ceux l’Autobiographie) et les pages manuscrites étaient d’environ quinze mille.
Le manuscrit de l’Autobiographie de Maria Valtorta remplit sept cahiers (dont le premier n’est pas vraiment un cahier mais un livret fait à la main) pour un total de 761 pages. Après les 42 premières pages, Maria insère la première date dans le récit: « Aujourd’hui, c’est le 10 mars (1943) ».
À 42 pages de la fin, elle mentionne pour la dernière fois la date du jour: « à la Très Sainte Vierge dont les douleurs sont célébrées aujourd’hui, qui est le vendredi de la semaine de la Passion, le 16 avril 1943 ».
Du 10 mars au 16 avril, Maria Valtorta a donc écrit une partie centrale substantielle de l’Autobiographie, soit un peu moins de sept dixièmes de l’ensemble. Toutes proportions gardées, on peut dire qu’il lui a fallu moins de deux mois pour écrire l’histoire de sa vie. D’un jet, sans hésitations ni corrections.
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Disponible auprès des éditions Centro Editoriale Valtortiano.